Affiche: Avis au séducteur

doigtAvis au séducteur (le trop-nombreux « relou de service »)

On était dans la rue, la tête ailleurs ou speed, en train de discuter ou seules, joyeuses, fatiguées ou en colère, forcément disponibles selon toi (puisque « sans mec »). Cela t’a suffi pour dire ce que tu pensais de notre physique, nous conseiller de « sourire un peu » (pour mieux nous vendre?) etc. Il aurait fallu tout interrompre pour s’intéresser à ton cas. Quand on n’a pas répondu suffisamment poliment ou vite à ton goût tu t’es montré menaçant. Sale type!

Ce n’est pas parce que je suis seule que je t’attends. Tes fantasmes dégoulinants ne me regardent pas.

On se papouillait dans la rue et je t’ai senti te raidir, à distance. Macho, religieux, kéké ordinaire, tu nous as identifié comme deux garçons qui s’aiment: une remise en cause insupportable de tes schémas étriqués. Regards lourds, insultes, menaces, coups: tu aurais voulu nous faire rentrer dans tes cases. On s’embrassait avec une copine et t’as osé demander dans un rire gras si on avait besoin d’un mec…  Sac-à-merde!

J’étais dans la rue à diffuser mes idées (distribuer des tracts, coller des affiches…). Il m’a fallu un petit temps pour comprendre que tu n’étais pas là pour discuter. L’envie d’en finir avec toute autorité, de passer à l’attaque de ce qui nous pourrit la vie…Tu n’en avais rien à carrer. Pour toi je n’étais pas une complice potentielle mais un morceau de viande. Tu n’as pas compris que je m’énerve. Comment aurais-je pu me sentir flattée?

De jour, de nuit, dehors ou chez moi, inconnu ou très proche, peu importe: tu t’es cherché plein d’excuses pour minimiser tes actes: tu as dit que j’étais la fautive, que je l’avais « bien cherché ». Après tout on était « en couple » et je dormais à tes côtés, il était tard, j’étais bourrée, je faisais du stop, j’étais habillée « provocante », j’étais en train de tapiner… Dans ton esprit tordu, ça justifiait le fait de m’imposer tes désirs, de te passer de mon consentement. Ordure!

Tu es le seul responsable de ce qui s’est passé. 

Je n’attends de protection de personne,
Je ne ferai pas appel à la justice, Prends garde à ma vengeance.

Je vais continuer à courir les rues, seule ou en bonne compagnie, de jour comme de nuit, habillée et me comportant selon mes désirs de subvertir cet existant mortifère. J’ai mieux à vivre, à faire, que de t’expliquer pourquoi tu es pénible, en quoi tes « compliments », tes conseils, ta surveillance, tes réflexions permanentes m’oppressent.

Comme tout ce(ux) qui voudrai(en)t m’empêcher
de vivre libre, tu risques de prendre des coups.

une allumeuse hermaphrodite

avisauséducteur2

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